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400 organisations des deux côtés de l’Atlantique appellent à l’abandon de l’accord UE-Mercosur

lundi 2 décembre 2024

Alors que le risque de voir l’accord de libre-échange UE-Mercosur annoncé comme conclu lors du sommet du Mercosur qui se tient ces 5-6 décembre à Montevideo (Uruguay) se précise, l’opposition grandit elle-aussi. Elle est d’ailleurs loin de se limiter à la France comme le laissent entendre ses défenseurs : plus de 400 organisations d’Amérique du Sud et d’Europe s’unissent pour appeler la Commission européenne, les États-membres de l’UE et du Mercosur de stopper et abandonner ce projet d’accord, le plus nocif des accords négociés ces dernières années. Pour contribuer à cette opposition, le collectif national Stop Mercosur propose également aux internautes d’interpeller en ligne Emmanuel Macron et Ursula Von der Leyen pour les appeler à ne pas « finaliser cet accord et à l’abandonner au plus vite ».

L’appel des 400 organisations et la liste des signataires est disponible ici en .pdf.


Plus de traités commerciaux toxiques entre l’UE et les pays d’Amérique latine - L’accord commercial UE-Mercosur doit être stoppé – MAINTENANT !


Nous, organisations signataires d’Amérique latine et de l’Union européenne, nous unissons pour rejeter l’accord commercial et d’association UE-Mercosur. Nous appelons les responsables politiques des deux côtés de l’Atlantique à stopper enfin cet accord commercial toxique.

Négocié à huis clos, cet accord manque cruellement de participation publique et de contrôle démocratique. Le Médiateur européen lui-même a critiqué le manque de transparence de la Commission européenne. Aujourd’hui, la Commission envisage de changer le processus de vote via une « scission » de l’accord, permettant ainsi de contourner les vétos des pays membres. Des centaines d’organisations de la société civile et de parlementaires ont condamné cette manœuvre, car elle est une attaque contre les processus démocratiques. Pire, les groupes les plus touchés – les travailleurs, les petits agriculteurs, les communautés autochtones et les femmes – ont été exclus de la négociation de cet accord et en subiront pourtant les pires effets.

Un accord toxique pour les personnes et la planète

Cet accord renforcera l’échange inégal entre le Sud et le Nord global, perpétuant ainsi des structures commerciales (néo)coloniales. Il promeut des modèles agricoles destructeurs qui déplacent les petits agriculteurs et les communautés autochtones, tout en stimulant les exportations de produits agrochimiques toxiques, y compris ceux interdits dans l’UE. Ces pratiques agricoles non durables, y compris l’élevage industriel, menacent la souveraineté alimentaire et le bien-être animal dans les deux régions.
Les travailleurs des pays du Mercosur perdront leur emploi et subiront une détérioration de leurs conditions de travail. Les femmes seront encore plus touchées, notamment à cause de la privatisation des services publics, encouragée par les accords de libre-échange (ALE). Des études montrent que cet accord présente des risques économiques majeurs, aggravant davantage les inégalités, et freinant le développement durable et la (ré-)industrialisation dans les pays du Mercosur.

L’environnement sera aussi un des grands perdants de l’accord. Aucune annexe environnementale ne pourra atténuer les dommages à long terme que cet accord causera ; il s’agit d’un simple verdissement de façade. L’accord UE-Mercosur accélerera la déforestation, aggravera la crise climatique et éloignera encore plus nos régions des objectifs de justice climatique.

Pas d’accord avec des présidents d’extrême-droite, qui nient la crise climatique

Cet accord est négocié avec des gouvernements dirigés par des climato-sceptiques en Argentine et au Paraguay, alors que les forêts vierges brûlent – en raison de la déforestation massive causée par l’agrobusiness – et que le Brésil est frappé par des sécheresses sans précédent.

En Argentine, l’anarcho-capitaliste autoproclamé Javier Milei, membre actif du mouvement d’extrême droite mondial, a plongé le pays dans la misère. La pauvreté a atteint des niveaux sans précédent et les droits fondamentaux sont piétinés. Les manifestations pour la justice sociale sont violemment réprimées, plus de 60% des enfants argentins souffrent de la faim et des services essentiels comme l’éducation et la santé sont démantelés. La combinaison des politiques désastreuses de Milei et de cet accord commercial obsolète est un cocktail explosif.

La géopolitique ne peut pas être réglée avec des accords commerciaux néocoloniaux

Les politiciens qui promeuvent cet accord pour contrer l’influence de la Chine dans la région du Mercosur sont piégés dans une idéologie libre-échangiste qui privilégie les profits des entreprises au détriment des populations et de la planète. Le renforcement des liens entre l’UE et le Mercosur est incontestablement nécessaire, mais il nécessite solidarité, égalité, coopération, durabilité et démocratie – pas l’approfondissement des asymétries commerciales. Cela vaut non seulement pour l’accord UE-Mercosur, mais aussi pour la “modernisation” des accords de libre-échange UE-Mexique et UE-Chili, tout aussi problématiques.

La solution est claire :

Les décideurs politiques des deux côtés de l’Atlantique doivent respecter leurs engagements en matière de droits de l’homme, sociaux, climatiques et environnementaux et stopper immédiatement ces négociations commerciales toxiques.

Un autre commerce est possible – basé sur la solidarité, la démocratie, la coopération mutuelle et l’égalité !
Stoppez l’accord UE-Mercosur MAINTENANT !

Lire la liste des signataire ici en ligne et en .pdf


Depuis des mois, nous nous sommes démultipliés pour :

Organisations membres du collectif national Stop CETA-Mercosur : ActionAid France, Aitec, Amis de la Terre France, Attac France, Confédération Paysanne, CGT, Greenpeace France, Fédération Artisans du Monde, Fondation Copernic, FoodWatch, FNE, FSU, Solidaires, etc

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