En parallèle du vote sur la ratification des accords UE-Chili et UE-Kenya, le Parlement européen était appelé à se prononcer sur l’accord UE-Mercosur via un rapport sur « la politique étrangère et de sécurité commune » qui invitait à une conclusion rapide des négociations avant les élections législatives européennes de juin 2024. Malgré plusieurs propositions d’amendements pour supprimer et/ou amoindrir la portée de cette formulation, elle a été maintenue dans le texte adopté. En pleine mobilisation agricole qui exige qu’il soit mis fin à ces négociations, cette prise de position du Parlement européen est extrêmement inquiétante. Par ailleurs, nous avons la confirmation que les négociations, présentées comme techniques, se poursuivent. Il est donc plus que nécessaire de faire preuve de vigilance et de poursuivre notre mobilisation, pour renforcer le rapport de force. Comme le dit une lettre ouverte de la société civile à la Commission européenne, endossée par 40 organisations européennes, parmi lesquelles Friends of the Earth Europe, le Climate Action Network Europe (CAN Europe), le Collectif national Stop Mercosur, Eurogroup for Animals, il est temps d’abandonner cet accord !
En parallèle du vote sur la ratification des accords UE-Chili et UE-Kenya, plusieurs informations sur l’accord UE-Nouvelle-Zélande méritent d’être connues :
- Nous en avons la confirmation : les négociations entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, présentées comme techniques, se poursuivent. Si Emmanuel Macron et les eurodéputés Renaissance affirment partout les « avoir stoppées », ils sont pleinement informés qu’il n’en est rien. La Commission européenne, qui a toujours mandat de négocier au nom des 27 États-membres de l’UE, donc au nom de la France, vise désormais le dernier trimestre 2024, une fois les élections européennes passées et la nouvelle Commission nommée, pour annoncer la finalisation de cet accord de libre-échange.
- Ce mercredi 28 février, les Parlementaires européens ont rejeté les amendements proposant de supprimer et/ou amoindrir le paragraphe du rapport sur « la politique étrangère et de sécurité commune » qui invite à une conclusion rapide des négociations de l’accord UE-Mercosur avant les élections législatives européennes de juin 2024. En pleine mobilisation agricole qui exige qu’il soit mis fin à ces négociations, cette prise de position du Parlement européen est extrêmement inquiétante. Notons qu’il y a eu plus de parlementaires pour voter un amendement exigeant qu’il soit mis fin aux négociations que pour que l’accord UE-Mercosur soit complété par des mesures sur le développement durable
- De son côté, la société civile a exprimé à nouveau sa position dans une lettre ouverte à la Commission européenne : plus de 40 organisations européennes, parmi lesquelles Friends of the Earth Europe, le Climate Action Network Europe (CAN Europe), le Collectif national Stop Mercosur, Eurogroup for Animals etc. appellent la Commission européenne à « renoncer une fois pour toutes à cet accord toxique »
Il est donc plus que nécessaire de faire preuve de vigilance et de poursuivre notre mobilisation, pour renforcer le rapport de force. Si le Parlement européen vient de voter majoritairement en faveur de la ratification de deux nouveaux accords de libre-échange, la bataille n’est pas finie sur l’accord UE-Mercosur. La mobilisation agricole a même réussi à ouvrir une brèche sur l’exigence de politiques publiques de régulation (prix planchers, prix rémunérateurs, protections etc) contraire aux règles de ces accords de commerce. Poursuivons avec détermination.
Pour aller plus loin :
- Note de décryptage de l’Aitec : Accord UE-Mercosur : Où en est-on du processus de négociation ? Qui le soutient en Europe ? Qui s’y oppose ? La France peut-elle le bloquer seule ? La France souhaite-t-elle son abandon ?
- Appel pour une alternative à l’accord UE-Mercosur signé par plus de 170 organisations des deux côtés de la l’Atlantique ;
- Brochure « Les 10 raisons de s’opposer à l’accord UE-Mercosur » par l’Aitec et Attac France
- Conférence organisée par la société civile européenne et du Mercosur au Parlement européen pour une nouvelle relation commerciale entre l’UE et l’Amérique latine pour le 21e siècle
Pour vous informer et vous impliquer, vous pouvez :
- vous inscrire par mail sur le site du collectif Stop CETA-Mercosur
- suivre les comptes Twitter et Facebook du collectif,
- vous inscrire sur ce canal Telegram d’information (peu de messages)