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REACTION - La Commission européenne conclut les négociations de l’accord UE-Mercosur

vendredi 6 décembre 2024

Ursula Von der Leyen conclut les négociations de l’accord UE-Mercosur : « un jour tragique pour le monde agricole, l’alimentation, les emplois et la planète ».
Cette annonce signe l’échec patent d’E. Macron qui n’a rien entrepris à Bruxelles en 4 ans.
La bataille n’est pas finie : ce projet d’accord peut encore être bloqué

Ce vendredi 6 décembre, la Présidente de la Commission européenne a annoncé avoir conclu les négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, le plus nocif jamais négocié ces dernières années. Pour le collectif national Stop Mercosur c’est un jour tragique pour le monde agricole, l’alimentation, les emplois et la planète. Cette annonce signe l’échec patent de la stratégie d’Emmanuel Macron qui n’a rien entrepris à Bruxelles depuis 4 ans pour empêcher ces négociations d’être conclues. Cet accord « viande contre voitures », négocié par la Commission européenne derrière portes closes et sans tenir compte du rejet grandissant qu’il génère, pensé pour satisfaire l’appétit des entreprises multinationales et non les besoins des populations, ne doit pas voir le jour. La bataille n’est pas finie : ce projet d’accord peut encore être bloqué en amont de sa présentation au Conseil, lors de cette éventuelle présentation, puis au Parlement européen. Nous, organisations de la société civile opposées à cet accord, en lien avec nos partenaires européens et d’Amérique du Sud, nous nous y emploierons de toutes nos forces.

Citations des organisations de la société civile :

Pour Maxime Combes, économiste à l’Aitec et co-animateur du collectif national Stop-Mercosur, « Comme premier acte politique fondateur de son nouveau mandat, Ursula Von der Leyen a décidé de conclure les négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur qui divise profondément les pays européens. En refusant de tenir compte des oppositions, critiques et réserves exprimées, elle prend le risque d’ouvrir une crise politique majeure au sein de l’UE. Renforcer les liens culturels, politiques, géopolitiques et mêmes économiques entre l’UE et les pays du Mercosur exige non pas la libéralisation des marchés transatlantiques de biens et services mais une lutte conjointe déterminée et solidaire contre le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, la déforestation et pour la reconversion écologique et sociale des filière les plus nocives et la souveraineté alimentaire garantissant activité et rémunération aux paysannes et paysans des deux côtés de l’Atlantique ».

Pour Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, « cet accord de libre-échange est un coup de poignard pour les agricultrices et agriculteurs français, européens et d’Amérique du Sud en tirant les prix vers le bas. Comme notre mobilisation à la Bourse européenne de commerce le pointait du doigt hier au Grand Palais à Paris, ce sont les multinationales de la finance et l’agrobusiness qui profitent de la dérégulation des marchés. Il est urgent de fonder un commerce international équitable qui protège le revenu paysan, ici et ailleurs, la santé des populations, la planète et permette une alimentation de qualité pour toutes et tous. Nous nous opposerons de toutes nos forces à cet accord uE-Mercosur et à tous ces autres accords qui alimentent cette course au moins-disant social et environnemental ».

Pour Eric Moranval, chargé de campagne pour Greenpeace France : « cet accord est une bombe environnementale et sociale. Aucune clause environnementale ne serait suffisante pour en justifier l’application, tant les problèmes qu’il pose sont nombreux, divers et profonds. Cet accord est inacceptable, la France doit peser de tout son poids pour qu’il soit définitivement abandonné ».

Pour Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch : « Les enjeux autour de cet accord, comme ceux du CETA avec le Canada, affectent l’agriculture, l’alimentation, les droits sociaux, l’environnement... Des impacts qui vont bien au-delà de la question du commerce. Et tout ça pour quoi, pour qui ? Pour pouvoir exporter plus de voitures et de pesticides interdits d’usage en Europe et qui reviennent en boomerang dans les produits alimentaires qu’on va importer. C’est totalement fou. »

Pour Arnaud Schwartz, vice-président de France Nature Environnement, « cet accord, que nous pouvons encore stopper, démontre une nouvelle fois l’incapacité de la plupart des dirigeants politiques de sérieusement tenir compte des limites planétaires et de la nécessité de redonner la priorité à la coopération plutôt qu’à la compétition pour faire face aux inégalités rongeant nos sociétés et à la triple crise -pollution, climat, biodiversité- qui nous menace l’existence de notre espèce et de tant d’autres. »

Pour Chloé Rousset, chargée de campagne pour ActionAid France  : « C’est un déni de démocratie criant. Critiqué depuis plus de 20 ans, alors que les agriculteur.ices en France et en Europe poursuivent leurs mobilisations pour dénoncer l’injustice de ce traité, la Commission Européenne se permet de l’adopter. Les effets délétères de cet accord de commerce néo-colonial ont pourtant été amplement documentés ! A l’heure où il est fondamental d’adopter des politiques internationales en faveur de la souveraineté alimentaire, de la solidarité internationale et de la justice climatique, la Commission Européenne continue de foncer droit dans le mur. Pour autant, la lutte contre ce traité ne s’arrête pas là. »

Pour Aude Lorion, chargée de mission filières de commerce équitable à la Fédération Artisans du Monde : « Cet accord de libre-échange ne fera que renforcer un système d’échange global inégal et perpétuer une logique extractiviste et néocoloniale. Il légitime un modèle commercial qui, en toute impunité, viole les droits humains des communautés paysannes et autochtones, tout en sécurisant de nouveaux privilèges pour les grandes entreprises. Ce type d’accord va à contre-sens face à l’urgence d’une transition écologique et sociale. »

Pour Nicolas Roux, membre du Conseil d’administration d’Attac  : « Cet accord est un énième épisode d’une mondialisation néolibérale qui a échoué et démontré son incapacité à garantir le respect des droits humains, la protection de l’environnement et la démocratie. Il doit donc être rejeté. Mais le rejet seul ne suffit pas. Il est temps de repenser la mondialisation. Le monde ne se divise pas en gagnants et perdants du commerce. Il se construit dans la justice, la dignité et la solidarité ».

Pour Nabil Berbour, directeur de campagne chez Ekō : « La déforestation en Amazonie n’est pas seulement une tragédie locale, c’est une crise globale qui menace l’équilibre climatique et la biodiversité mondiale. L’Europe porte une responsabilité immense : refuser des accords commerciaux néocoloniaux et néolibéraux qui exacerbent cette destruction. En signant cet accord ’viande contre voitures’, la Commission européenne envoie un signal alarmant : les profits des multinationales priment sur les droits des peuples autochtones, les droits humains et sociaux, et la préservation de notre planète. En imposant cet accord, elle alimente les forces d’extrême droite qui prospèrent sur les désastres économiques et sociaux engendrés par un modèle néolibéral dépassé, fondé sur le profit à tout prix. Nous ne resterons pas spectateurs face à cette dérive antidémocratique et destructrice : nous continuerons à nous battre pour stopper cet accord et protéger les générations futures. »

Pour aller plus loin :

Organisations membres du collectif national Stop CETA-Mercosur : ActionAid France, Aitec, Amis de la Terre France, Attac France, Confédération Paysanne, CGT, Greenpeace France, Fédération Artisans du Monde, Fondation Copernic, FoodWatch, FNE, FSU, Solidaires, etc

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