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Accord UE-Mercosur : place aux actes, Emmanuel Macron !

lundi 20 juillet 2020

Communiqué de presse du collectif Stop CETA-Mercosur - 20 juillet 2020

Le 29 juin dernier, devant la Convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron avait indiqué avoir « stoppé net » les négociations entre l’UE et les pays du Mercosur en vue d’un nouvel accord de libéralisation du commerce. C’est manifestement faux : les négociations se sont bien poursuivies depuis un an et ont permis de finaliser les parties manquantes de l’accord (dialogue politique et coopération). Alors même que l’Amazonie connaît un nouveau record d’incendies, le Commissaire européen au commerce, Phil Hogan, vient d’annoncer le 6 juillet avoir « terminé le nettoyage juridique » du texte et débuté « la phase de traduction », tout en précisant que la phase de ratification pourrait débuter en octobre.

Alors que l’Allemagne a fait de la ratification de cet accord une priorité de la présidence de l’UE qu’elle exerce pour 6 mois depuis le 1er juillet, le collectif Stop CETA-Mercosur appelle Emmanuel Macron à faire à Bruxelles ce qu’il dit publiquement à Paris : « stopper net » cet accord en construisant une minorité de blocage au sein du Conseil de l’UE. C’est possible : plusieurs parlements nationaux, comme en Autriche et aux Pays-Bas, et en Wallonie (Belgique) ont voté des résolutions contre l’accord UE-Mercosur.

  • Pour Maxime Combes, porte-parole d’Attac France, « alors que l’opinion publique ne veut plus de ces accords qui approfondissent la mondialisation [1], Emmanuel Macron devrait enfin traduire en actes à Bruxelles ses paroles à Paris : “stopper net” l’accord UE-Mercosur et relocaliser l’économie nécessitent de construire une alliance d’États européens pour bloquer cet accord d’un autre âge qui vise à exporter des voitures et importer toujours plus de soja et de viande, au détriment du climat, de l’Amazonie et des emplois ».
  • Pour Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, « les accords de libre-échange accélèrent la guerre mondiale sur les prix agricoles avec un dumping social et écologique catastrophique pour la planète et les paysan.ne.s du monde. L’accord entre l’UE et le Mercosur empêche la relocalisation de notre système agricole et alimentaire que tout le monde réclame aujourd’hui suite à la pandémie de Covid-19. Il est urgent de stopper cet accord ».
  • Pour Nicolas Roux, des Amis de la Terre « la signature de l’accord UE-Mercosur renforcera également la position du président brésilien Jair Bolsonaro, connu pour ses attaques contre les droits des peuples indigènes, des femmes, des paysans et d’autres travailleurs, ainsi que pour ses atteintes à l’environnement et à l’accord de Paris ».
  • Pour Karine Jacquemart, directrice de foodwatch France, « le CETA et le Mercosur présentent les mêmes dangers : bloquer toutes les mesures qui pourraient mieux protéger les citoyens, la santé, l’environnement, car elles sont vues comme des barrières au commerce, et donner encore plus de droits aux multinationales et à leurs lobbies. C’est d’un autre âge. E.Macron doit enfin tenir parole et arrêter ça ».
  • Pour Clément Sénéchal, porte-parole climat de Greenpeace France, « il n’y aura pas de relocalisation des activités sans suspension des accords de libre-échange actuels ni remise à plat complète de la politique commerciale de la France comme de l’Union Européenne. Emmanuel Macron doit sortir de l’hypocrisie et donner suite aux annonces formulées lors du dernier G7, en bloquant le processus de négociation de l’accord UE-Mercosur au niveau européen, qui s’apparente aujourd’hui à une fuite en avant. C’est ce qu’attendent plus de 80% des Français-se [2] et le seul chemin possible pour reconstruire un modèle économique compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris. »
    Pour Andrée Desvaux du Réseau Roosevelt, « les accords de libre échange rétrécissent le périmètre des décisions démocratiques des États et, de ce fait, certains États peuvent même renoncer à des lois nécessaires en matière de protection de l’environnement, d’urgence sociale ou de régulation des des échanges ou des investissements étrangers »

Pour aller plus loin

Notes aux rédactions :
[1] Voir Sondage Viavoice pour Libération, avril 2020 ; Sondage Odoxa-Comfluence pour « Les Echos » et Radio Classique, avril 2020,
[2] Voir le sondage réalisé par l’institut BVA pour Greenpeace France