Le collectif Stop TAFTA, regroupement de 75 organisations de la société civile, a interrompu ce mardi 19 avril le séminaire « TAFTA : mythes et réalités » organisé par la première organisation patronale, le Medef. Le séminaire était composé de différentes tables rondes faisant intervenir une très large majorité de partisans du projet d’accord euro-étasunien (TAFTA), à savoir négociateurs, les grands groupes ainsi que les lobbies.
Le groupe de militant·e·s a en effet profité de l’intervention de Cécilia Malström, Commissaire européenne au Commerce, afin de lancer son interpellation musicale. Il a entonné le chant « Do you hear the people sing » issu de la comédie musicale des Misérables. Ces citoyen·ne·s entendaient alerter les négociateurs et les lobbies sur leur manque d’écoute face à un mécontentement sans cesse croissant issu de la population européenne au sujet des négociations visant à aboutir à la ratification du Traité transatlantique entre les États-Unis et l’Union européenne.
« En brandissant différents messages tels que “De la solidarité, pas de la compétitivité”, “Sauvons le climat, pas le TAFTA”, le collectif souhaite dénoncer ce traité néfaste négocié en toute opacité, au mépris de l’intérêt général des peuples européens et américain, et ce au seul bénéfice des multinationales » rappelle Johan Tyszler, animateur du collectif Stop TAFTA. Et d’ajouter : « cette incursion chantante doit faire comprendre aux négociateurs, aux lobbies mais également au gouvernement qu’ils ne peuvent plus ignorer l’avis de la population. Ce ne sont pas moins de 3,4 millions d’européens qui sont aujourd’hui opposés au projet d’accord, et plus de 560 collectivités territoriales qui se sont déclarées zones hors TAFTA ».
Alors que les négociations autour du projet d’accord euro-étasunien (TAFTA) s’accélèrent – le 13e cycle interviendra la semaine du 25 avril à New York –, les sociétés civiles européennes marquent chaque jour davantage leur opposition à un accord qui vise à démanteler les protections douanières restantes – lesquelles permettent de préserver certains secteurs sensibles, à l’instar de l’agriculture, face à une concurrence extra-europénne – et en s’attaquant aux normes sociales et environnementales. Cet accord scellerait le sort des économies européennes et états-unienne dans une même allégeance ultralibérale aux profits des multinationales. Ce ne sont pas moins de 3,4 millions d’européens qui s’opposent aujourd’hui aux accords transatlantiques. 651 collectivités territoriales se sont en outre déclarées hors TAFTA afin de signifier leur rejet.